Une des meilleures choses de cette ville est sa diversité. Peu importe d’où l’on vient et peu importe qui on est, nous nous sentons bien ici en partie parce que nous sommes entourés de nombreuses autres cultures. Cela rend l’assimilation facile. On se fond dans une seule et meme entité new yorkaise bien que la ville nous permette aussi d’exprimer à quel point nous nous sentons spéciaux.
Nous en faisons tous partie (de cette ville) mais avec nos singularités. La diversité est partout et il y a quelque chose d’absolument comique à ce propos. Dans une villes de 8 millions d’habitants, nous éprouvons TOUS le même besoin de faire une chose très particulière : celle de parler de ce qui nous différencie des 7.999.999 autres.
Je vais mieux dresser le tableau. J’avais pour habitude de fréquenter pas mal de Francais dans les premières années qui ont suivi mon arrivée à New York. Pas une soirée où chacun d’entre nous mentionnait sa région d’origine. Bretagne, Normandie ou Paris,et pourtant la différence est tellement minime sur une échelle new yorkaise… Mais il semble qu’une fois suffisamment à l’aise entre « originaires d’un même pays » nous sentons presque immédiatement le besoin de mentionner nos singularités régionales. C’est humain. Nous adorons nous sentir spéciaux. Etre spécial de nos jours se fait rare, ça revient presque à de la survie.
Le côté moins glorieux des singularités, c’est la labélisation. Je n’aime pas les labels. Je n’aime pas mettre les gens dans les cases. Si vous êtes quelqu’un de sympa, qu’est-ce que ça peut faire que vous soyez de Bourgogne ou de Corse. Si vous êtes con, qu’est ce que ça peut bien faire de savoir d’où vous venez ?
Je pourrais continuer comme ça sur la labélisation mais je vais arréter ici la digression.
Je pensais à tout ça en attendant mon tour dans la file de Black Seed pour commander un bagel hybride Montréal/New York ce matin.
Ouais, un bagel qui s’inspire à la fois de ceux faits à Montréal avec une petite touche new yorkaise. Il y a une semaine, je ne savais même pas que Montréal avait sa spécialité de bagels !
Ces deux derniers jours, j’ai noté la mention de « bataille de bagel » dans la presse : bagel de Montréal contre bagel de New York. La vérité c’est que je me fiche pas mal d’où il est originaire ce bagel du moment que c’est un bon bagel. Je ne pense pas qu’il ait besoin d’être « étiqueté ». Il est délicieux comme il est et qui ça intéresse de savoir s’il n’est pas la réplique exacte du bagel de Montréal ou de celui de New York ? C’est la version de Black Seed Bagels, vendu à New York et c’est tout ce qu’on a besoin de savoir ?! Ah non! On a aussi besoin de savoir, qu’il est super bon. Le truc c’est que les montréalais pourraient penser qu’il est légèrement différent de la version qu’ils ont l’habitude d’avoir et les new yorkais pourraient le trouver différent de ce qu’ils ont l’habitude de manger au p’tit dej’. Très juste dans les deux cas ! Cette version est plus plate et plus aérée qu’un bagel new yorkais. Son trou est aussi plus large.
Mais la vraie différence selon moi vient des accompagnements. Clairement ils apportent à ce bagel le petit plus qui pour moi fait une vraie différence. La salade d’oeuf est facilement reconnaissable de ce que Mile End Deli (même propriétaires que Black Seed Bagels) fait de mieux c-a-d avec une dose extra d’aneth que j’ADORE. Le saumon coloré par la betterave est riche, gras et délicat. Le caviar d’oeuf de poisson est crémeux et délicieux.
Ma conclusion pour ce post sera donc celle-ci. Les singularités rendent New York diverse et intéressante. Black Seed fait la meme chose avec ses bagels. Ses singularités nous aident à comprendre comment il est fait mais a-t-on besoin de l’étiqueter ? Je ne le pense pas.